5 avr. 2009

Se réveiller à 13h46

Fermer les yeux.
Se blottir nue sous la couette.
Ne pas avoir envie de se démaquiller.
Jeter les anneaux, tirer si fort qu'on s'en déchire une oreille, le sac, les fringues, tout ce qui traîne
sur le lit.
Monter les escaliers en titubant, ah oui c'est vrai, d'abord s'affaler devant la porte de l'immeuble, tombée du vélo en essayant de le faire rentrer en même temps que moi dans l'encadrure, visant la cour comme objectif, la porte est lourde, lourde, et le vélo, bim.
ah non, même pas, ce soir là, pas même eu le temps de faire le code, ou peut-être seulement essayé mais, l'échec constaté, s'asseoir sur la marche, à moitié recouverte par une roue de vélo, en mâchant un croissant bio. même pas bon.
Cracher les bouchées sur le trottoir.
Décider que oui on a le droit d'acheter un croissant bio, même à 6h, quand la porte de la boulangerie est déjà ouverte mais que troquer par la fenêtre c'est quand même largement plus marrant.
Pédaler, un peu pas trop car par flegme prendre le métro, le premier, pour faire 3 stations et éviter de se ramasser 6 ou 7 fois en chemin et s'éviter la côte énooorme tout du long.
3 stations de métro qui montent à vélo c'est beaucoup trop ?
Décider qu'un dernier verre de vodka pour la route c'est toujours bon surtout pour les morceaux de fraise.
Ecouter les ptits oiseaux la rue déserte les premiers gémissements urbains, l'heure bleue du matin qui se profile.
Rencontrer un autre orgeuil et jouer avec, un orgeuil flatteur aux yeux de faon avec de la braise aussi un peu dedans tellement que ça faisait mal de le regarder.
Parler avec Roberto, qui explique si bien comment poser le préservatif féminin et qui vante les mérites du gel lubrifiant, avec un homme cagoulé à la crête synthétique qui regrette les années 90, avec un vendeur de sushi de miami à l'accent espagnol, une photographe lesbienne qui demande l'autorisation de prendre en photo parce qu'elle est timide, avec une nana qui regrette de n'avoir saisi sa chance avec la masseuse qui embrasse déjà une autre demoiselle, avec celui qui m'a fait un superbe A de anarchie sur la main gauche et qui déteste la vie de couple, avec Pascal le photographe aux pieds nus qui a son book à 50 euros dans la poche et qui a arpenté le désert mauritanien, avec une fille qui trouve que pas d'eau dans le lavabo, tout de même, au sortir des toilettes, dans un squatt en plus, ça craint ...
Apprécier la vodka fraîche et au milieu une coupe de champagne.
Se dire que d'être restée si longtemps sans faire la fête ça craint, même si on a toutes les bonnes raisons du monde : boire fait grossir, le resto ça fatigue, surtout quand on en sort à 2h tous les vendredi et samedi et qu'on a les jambes en coton, que se réveiller tôt le dimanche matin, c'est formidable n'est-ce pas, que dans paris, aller en club et boire toute la nuit c'est quand même un budget et qu'en plus, jusqu'à ce soir, on constatait avec tristesse le dépérissement de la nuit parisienne, que finalement on se fait vieille ...
Prendre le vélo et filer rejoindre les reines de la nuit punk-paillettes de paris.
Avoir des options soirées et se tâter pour enfin se décider.
Se sentir dispos à 2h30, après 8h30 de boulot non stop et 20 euros de pourboire.
Sourire parce qu'enfin c'est fini.

Aucun commentaire: