29 avr. 2009

Nobody but me [klik me]


L'art de Jean-Luc Godard est sans doute, d'entrée de jeu, la conséquence de ce constat que le cinéma ne peut plus être innocent, parce que l'image aujourd'hui ne se contente pas de représenter la réalité, mais est partie intégrante de cette réalité. Le caractère étrange du cinéma de Godard dans les années soixante consiste à assumer cette situation en donnant à voir à la fois le monde et la position qu'occupe cette façon de voir le monde par rapport aux autres types courants d'images.

Si Brigitte Bardot a été une des poules de Godard, une des voix de Gainsbourg, c'est qu'elle devait avoir un sacré truc.
Bref, je pars de là, de ce souvenir, du plan inaugural du Mépris, j'erre d'une page à une autre, je cherche sans but, je parcours, je survole, je plonge, je note, j'enregistre, je m'approprie ...
Généalogie de l'errance intérieure tournée vers l'extérieur, de l'errance psychique tournée vers l'écran et tout ce qui se cache dèrrière, je ne pourrais vous la rapporter.
Pour résumer :
De B. B. à ... la réflexivité !
J'aurais voulu le scénario, à disposition, sur internet. N'existe pas. Pas assez cherché ?
Et puis C. qui, par une opération que je ne comprends pas encore tout à fait, m'envoies des pistes que je viens à peine de fouler, comme ça s'est déjà produit ... Je me demande si il n'est pas de la Brigade des Pensées Virtuelles ou alors si on n'est pas mystérieusement synchronisés, je ne sais pas.
Je ne sais plus. (Je vous l'ai déjà dit ?). Le but n'est pas de se perdre. Mais de se perdre pour mieux se retrouver. Accord ?

C'est un jour comme un autre

Mais moi j'ai mal de toi

J'avais en ma possession un talkie-walkie made in Japan [klik me]

Et puis son prénom que murmurait dans la nuit ... un inconnu
De ce jour tous les plombs de mon pauvre compteur ont sauté
Mais je la vois dans mon obscurité
Je vois ses deux yeux beiges, ses grands yeux couleur du temps
D'où la neige tombait de temps en temps

27 avr. 2009

Sur le chemin ...



Le terme de « déjà vu », utilisé pour la première fois par Emile Boirac (1851-1917) dans son ouvrage « L’avenir des sciences psychiques », désigne l’impression d’avoir déjà vu un lieu ou déjà vécu une situation. Cette expérience est souvent accompagnée d’un sentiment particulier, mélange d’étrangeté et de familiarité, et d’une incapacité à retrouver un éventuel souvenir relatif à ce sentiment de déjà vu.
Pourquoi ?

- L’expérience de déjà vu proviendrait de la rencontre du contenu d’un rêve oublié, en partie ou en totalité, et d’une situation vécue à l’état de veille. Les éventuelles concordances entre les éléments provenant de la vie onirique et le contexte réel rencontré donneraient lieu à l’impression de déjà vu.

- Le cerveau aurait la capacité de déterminer, inconsciemment et dans un très court laps de temps, ce qui dans l’environnement du sujet, concorde avec des expériences déjà rencontrées. Cette capacité aurait pour fonction de permettre à l’individu de déterminer si la situation rencontrée l’a déjà été ou non et aurait été utilisée par nos ancêtres pour réagir au plus vite face à un éventuel danger.

- Une zone du cerveau, le parahippocampe, serait à la source des sentiments éprouvés lors d’une impression de déjà vu. Le parahippocampe fonctionne habituellement en complémentarité avec l’hypocampe, le siège de la mémoire, qui permet de déterminer s’il y a effectivement concordance entre des expériences déjà rencontrées et une situation actuelle. Lors de sentiments de déjà vu, le parahippocampe fonctionnerait seul, sans l’hypocampe. Il ne subsisterait donc que le sentiment étrange caractéristique du déjà vu.

+

Réminiscence : gc, ἀνάμνησις, anamnésis
Ressouvenir par l'âme de connaissances qu'elle a acquises en dehors de son séjour dans un corps et qu'elle a perdu lors de sa réincorporation. L'acquisition de la connaissance doit alors débuter par une re-connaissance.
La réminiscence est là pour rétablir deux contradictions : comment l'être humain, dont l'esprit ne dispose que des sens du corps pour se fournir de matière intelligible, peut-il avoir une connaissance intime, parfaite et objective du réel, puisqu'il est soumis à ne connaître que par le biais de ses perceptions, et que ces perceptions ne sont en aucun cas les mêmes choses que leurs objets respectifs ? Et comment le désir de connaissance peut-il avoir pour objet une chose dont il n'a pas la moindre idée, puisque manquant ce qu'il cherche il ne peut savoir ce que c'est ?

+

La maïeutique consiste, selon les croyances de cette époque et dans cette tradition, à faire accoucher les esprits de leurs connaissances accumulées dans des vies antérieures. Elle est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi.

+

Maintenant nous pouvons dire que :

La révélation de ce savoir s'offre dans un acte maïeutique qui procède d'une réminiscence.
Le déjà-vu soulève le problème de la perception.
La réminiscence celui de la vérité.
Ce sont des outils.
Pour mieux appréhender les réalités quotidiennes.
La science explicite. Elle appuie, souligne, met en relation.
Les particules subatomiques de l'absurde transcendantal.
Que peut-elle (exprimer) sans art et sans philosophie ?

Je substitue finalement à la question "qu'est-ce qui reste ?", "qu'est-ce qui est au-dessus du reste ?"

Ô influences, flux, rencontres, trouvailles, signes, pistes, énergies, instants précieux partagés.

23 avr. 2009

Marcelline savoure



AVANT | MAINTENANT | APRES
Nous sommes toujours situés. Entre un passé proche et un futur proche.
Qu'est-ce que le présent ? Une abstraction de l'esprit ?

Tourbillon [klik me]

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La parodie est une forme d'humour qui utilise le cadre, les personnages, les expressions et le fonctionnement d'une oeuvre pour s'en moquer.

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L'image est une mise en abime de nos réalités.
Réalités qui n'existent que d'après nos regards.
Regards qui ne sont que le produits de ces réalités.

Qu'est-ce qui reste ?

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20 avr. 2009

Hum ?

« Le culte de la culture populaire n'est, bien souvent, qu'une inversion verbale et sans effet, donc faussement révolutionnaire, du racisme de classe qui réduit les pratiques populaires à la barbarie ou à la vulgarité : comme certaines célébrations de la féminité ne font que renforcer la domination masculine, cette manière en définitive très confortable de respecter le « peuple », qui, sous l'apparence de l'exalter, contribue à l'enfermer ou à l'enfoncer dans ce qu'il est en convertissant la privation en choix ou en accomplissement électif, procure tous les profits d'une ostentation de générosité subversive et paradoxale, tout en laissant les choses en l'état, les uns avec leur culture ou leur (langue) réellement cultivée et capable d'absorber sa propre subversion distinguée, les autres avec leur culture ou leur langue dépourvues de toute valeur sociale ou sujettes à de brutales dévaluations que l'on réhabilite fictivement par un simple faux en écriture théorique. »
— Pierre Bourdieu, Méditations pascaliennes, Seuil, 1997

Art ASCII ? [klik me]

18 avr. 2009

Ex - TAZ => Ex-Tatic

Four Tet, Everything Ecstatic, "You were there with me"

L'extase (du latin ex-=en dehors, et sto, stas, stare, se tenir: être en dehors de soi-même) est un état assez rare où l'individu, tout en étant conscient et capable de mémorisation, n'a plus aucune perception de lui-même, tout entier absorbé par un ailleurs (autre, image, fantasme, divinité, etc.).

L'extase mystique peut être obtenue par voie spirituelle, par l'application de disciplines mystiques (ces mêmes techniques se retrouvent dans le chamanisme, à un état généralement plus primitif).

La forme communément accessible est l'extase sexuelle, qui accompagne parfois l'orgasme (mais sans y être liée, l'un peut être présent sans l'autre, et le plus souvent l'orgasme ne conduit pas à une extase sexuelle). L'atteinte d'une extase sexuelle peut être améliorée par un travail psychologique approprié (apprendre à "lâcher prise" au moment de l'orgasme). Inversement, une extase mystique peut physiologiquement être accompagnée d'un orgasme.

Des phénomènes extatiques peuvent être observés suite à l'ingestion d'un ou plusieurs produits psychotropes. Ces formes ne sont pas directement dangereuses pour la santé physique. Elles peuvent, au contraire, être considérées comme bienfaisantes pour le développement de la perception.

16 avr. 2009

Note du jour

Marcelline Crane fait collection de boutons rouges de toute forme et de photographies d'oiseaux morts (pigeons de préférence)


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Par ailleurs, il est temps d'aborder ici la grâce du regard d'Henry Spencer.
Déjà plusieurs mois sans avoir encore abordé ERASERHEAD !
(Allons-y par petites touches, c'est trop important)

Vienne la nuit, sonne l'heure

Puis un jour s'en fut parsemer la Seine de tulipes.
Arriva près de l'eau, à la voir couler, le flux des souvenirs passait.
De ses bras embrassait un bouquet rouge et violet et blanc.
Comme les gouttes de pétales elle lança la première tige. Grise.
S'en fut ainsi de la gerbe toute, unes à unes dispersées, entraînée par les flots.
S'en furent éclore les tulipes des mauvais songes.

Restent les échos des graphies.

Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ... [klik me]

Pourtant les hôtesses sont douces
Aux auberges bordées de neige
Pourtant patientent les épouses
Que les enfants ont pris au piège
Pourtant les auberges sont douces
Où le vin fait tourner manège
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient
Pourtant les villes sont paisibles
Où tremblent cloches et clochers
Mais le diable dort-il sous la bible
Mais les rois savent-ils prier
Pourtant les villes sont paisibles de blanc matin et blanc coucher
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient
Pourtant il nous reste à rêver
Pourtant il nous reste à savoir
Et tous ces loups qu'il faut tuer
Tous ces printemps qu'il reste à boire
Désespérance ou désespoir
Il nous reste à être étonné
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient
Pourtant il nous reste à tricher
Être le pique et jouer cœur
Être la peur et rejouer
Être le diable et jouer fleur
Pourtant il nous reste à patienter
Bon an mal an on ne vit qu'une heure
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient

Jacques Brel

15 avr. 2009

Et ce soir, le Soap Opéra de Marcelline Crane vous présente ...

Un film !
+

+
Du son !
+
Arvo Pärt, De Profundis
+

+
Un livre !
+
Jean Giono, Un Roi sans divertissement
+








(on en reparlera ici plus tard)

RÉACTION(s) ?

*Le Soap Opéra de Marcelline Crane, la fenêtre rouge sur blanc*

Cinzas


14 avr. 2009

I talked to the air






Marcelline aime les Elles surtout lorsqu'elles sont grinçantes


La maîtresse m'a mis du scotch sur la bouche
Les autres ont dit bien fait
T'avais qu'à pas parler
I' sont cons les autres
J'aimerais bien avoir des ciseaux avec des bouts pointus
J'aimerais bien avoir des ciseaux avec des bouts pointus
J'aimerais bien

10 avr. 2009

Là- bas il y a...




Une expo photo dans un lavoir ! (Lavadouro de Carnide, Lisboa)

5 avr. 2009

Maudit sois tu

Ez3kiel, Naphtaline, "Léopoldine"
Monté par la peur, dans le crâne dort un saule qui n'en finit plus de pleurer.
Car dans la maison lugubre un chat va et vient sans cesse, des fantômes apeurés
un loup une cage d'escalier un escargot
en colimaçon. Des nuées, ça suffit. Brise la peine du verre qui est en toi dit la murmurante éprouvette. A la guerre comme à la guerre renvoie le coche
soupirant des ombres et des nuits passent
et rien n'échoue que la glace des pelles des gâteaux des râteaux.
N'anime que la joue, ne bruisse pas, mais souffle, il ne s'en prendra qu'à toi, ne crains rien, dors petit chat, ne ris plus il est trop tôt. Maintenant je sors de la maison, il ne reste plus que l
a vie des murmures
je l'ai déjà dit mais calme vague l'océan m'a soufflé, je cours jusqu'à l'aube des remords confits. Embrasse-moi et viens, suis nos pas, caresse les flots de ta main gauche et apaise ma nuque s'il le faut.
Le loup reviens du passé, il n'est jamais guéri, il revient, il est là. Le loup se lèche lampe la lumineuse léthargie de nos corps. Le loup s'arrête. Le loup. Croque un bout du dortoir les enfants font semblant de dormir, la nuit est là, mais le jour aussi, les deux se fondent, le bruit de la dactylo les surprend la dactylo n'épuise pas son répertoire à deux mains, s'il le faut, elle a des tours de passe-passe dans son sac à malice, des enrobés, des violets, des arpentus, des tous doux, elle la dactylo
veut
sait
pense
qu'il faut les manger mais le loup dans sa cage
pleure comme le saule de ma tête et déjà ce n'est plus.
Ni le jour ni la nuit juste la tempête qui revient, insatiable, les cuisses de grenouilles moisies et les gens au teint vert, les huées de noisettes qui pullulent ma peau.

Se réveiller à 13h46

Fermer les yeux.
Se blottir nue sous la couette.
Ne pas avoir envie de se démaquiller.
Jeter les anneaux, tirer si fort qu'on s'en déchire une oreille, le sac, les fringues, tout ce qui traîne
sur le lit.
Monter les escaliers en titubant, ah oui c'est vrai, d'abord s'affaler devant la porte de l'immeuble, tombée du vélo en essayant de le faire rentrer en même temps que moi dans l'encadrure, visant la cour comme objectif, la porte est lourde, lourde, et le vélo, bim.
ah non, même pas, ce soir là, pas même eu le temps de faire le code, ou peut-être seulement essayé mais, l'échec constaté, s'asseoir sur la marche, à moitié recouverte par une roue de vélo, en mâchant un croissant bio. même pas bon.
Cracher les bouchées sur le trottoir.
Décider que oui on a le droit d'acheter un croissant bio, même à 6h, quand la porte de la boulangerie est déjà ouverte mais que troquer par la fenêtre c'est quand même largement plus marrant.
Pédaler, un peu pas trop car par flegme prendre le métro, le premier, pour faire 3 stations et éviter de se ramasser 6 ou 7 fois en chemin et s'éviter la côte énooorme tout du long.
3 stations de métro qui montent à vélo c'est beaucoup trop ?
Décider qu'un dernier verre de vodka pour la route c'est toujours bon surtout pour les morceaux de fraise.
Ecouter les ptits oiseaux la rue déserte les premiers gémissements urbains, l'heure bleue du matin qui se profile.
Rencontrer un autre orgeuil et jouer avec, un orgeuil flatteur aux yeux de faon avec de la braise aussi un peu dedans tellement que ça faisait mal de le regarder.
Parler avec Roberto, qui explique si bien comment poser le préservatif féminin et qui vante les mérites du gel lubrifiant, avec un homme cagoulé à la crête synthétique qui regrette les années 90, avec un vendeur de sushi de miami à l'accent espagnol, une photographe lesbienne qui demande l'autorisation de prendre en photo parce qu'elle est timide, avec une nana qui regrette de n'avoir saisi sa chance avec la masseuse qui embrasse déjà une autre demoiselle, avec celui qui m'a fait un superbe A de anarchie sur la main gauche et qui déteste la vie de couple, avec Pascal le photographe aux pieds nus qui a son book à 50 euros dans la poche et qui a arpenté le désert mauritanien, avec une fille qui trouve que pas d'eau dans le lavabo, tout de même, au sortir des toilettes, dans un squatt en plus, ça craint ...
Apprécier la vodka fraîche et au milieu une coupe de champagne.
Se dire que d'être restée si longtemps sans faire la fête ça craint, même si on a toutes les bonnes raisons du monde : boire fait grossir, le resto ça fatigue, surtout quand on en sort à 2h tous les vendredi et samedi et qu'on a les jambes en coton, que se réveiller tôt le dimanche matin, c'est formidable n'est-ce pas, que dans paris, aller en club et boire toute la nuit c'est quand même un budget et qu'en plus, jusqu'à ce soir, on constatait avec tristesse le dépérissement de la nuit parisienne, que finalement on se fait vieille ...
Prendre le vélo et filer rejoindre les reines de la nuit punk-paillettes de paris.
Avoir des options soirées et se tâter pour enfin se décider.
Se sentir dispos à 2h30, après 8h30 de boulot non stop et 20 euros de pourboire.
Sourire parce qu'enfin c'est fini.

4 avr. 2009

Helen Zahavi, Dirty week-end

KUKL, The Eye, "Perku"

Soudain il se leva en chancelant. Il n'avait pas un très bon équilibre. Il n'avait pas l'air d'un homme équilibré.
- Le thé est prêt.
Elle le suivit dans la kitchenette. Il n'avait aucun placard, juste des étagères où s'empilaient des paquets de riz et des tomates en conserves. Elle jeta un coup d'oeil au le lino vert foncé sur le sol de la cuisine. Voilà une éternité qu'elle n'avait pas vu de lino. Même son médecin avait fait enlever le sien. Il éteignit le gaz, souleva le couvercle du samovar et laissa la vapeur s'échapper en volutes. Il se servait de sa main gauche. La droite était un moignon atrophié recouvert de chair cicatricielle.