16 avr. 2009

Note du jour

Marcelline Crane fait collection de boutons rouges de toute forme et de photographies d'oiseaux morts (pigeons de préférence)


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Par ailleurs, il est temps d'aborder ici la grâce du regard d'Henry Spencer.
Déjà plusieurs mois sans avoir encore abordé ERASERHEAD !
(Allons-y par petites touches, c'est trop important)

Vienne la nuit, sonne l'heure

Puis un jour s'en fut parsemer la Seine de tulipes.
Arriva près de l'eau, à la voir couler, le flux des souvenirs passait.
De ses bras embrassait un bouquet rouge et violet et blanc.
Comme les gouttes de pétales elle lança la première tige. Grise.
S'en fut ainsi de la gerbe toute, unes à unes dispersées, entraînée par les flots.
S'en furent éclore les tulipes des mauvais songes.

Restent les échos des graphies.

Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient ... [klik me]

Pourtant les hôtesses sont douces
Aux auberges bordées de neige
Pourtant patientent les épouses
Que les enfants ont pris au piège
Pourtant les auberges sont douces
Où le vin fait tourner manège
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient
Pourtant les villes sont paisibles
Où tremblent cloches et clochers
Mais le diable dort-il sous la bible
Mais les rois savent-ils prier
Pourtant les villes sont paisibles de blanc matin et blanc coucher
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient
Pourtant il nous reste à rêver
Pourtant il nous reste à savoir
Et tous ces loups qu'il faut tuer
Tous ces printemps qu'il reste à boire
Désespérance ou désespoir
Il nous reste à être étonné
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient
Pourtant il nous reste à tricher
Être le pique et jouer cœur
Être la peur et rejouer
Être le diable et jouer fleur
Pourtant il nous reste à patienter
Bon an mal an on ne vit qu'une heure
Pourquoi faut-il que les hommes s'ennuient

Jacques Brel

15 avr. 2009

Et ce soir, le Soap Opéra de Marcelline Crane vous présente ...

Un film !
+

+
Du son !
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Arvo Pärt, De Profundis
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+
Un livre !
+
Jean Giono, Un Roi sans divertissement
+








(on en reparlera ici plus tard)

RÉACTION(s) ?

*Le Soap Opéra de Marcelline Crane, la fenêtre rouge sur blanc*

Cinzas


14 avr. 2009

I talked to the air






Marcelline aime les Elles surtout lorsqu'elles sont grinçantes


La maîtresse m'a mis du scotch sur la bouche
Les autres ont dit bien fait
T'avais qu'à pas parler
I' sont cons les autres
J'aimerais bien avoir des ciseaux avec des bouts pointus
J'aimerais bien avoir des ciseaux avec des bouts pointus
J'aimerais bien

10 avr. 2009

Là- bas il y a...




Une expo photo dans un lavoir ! (Lavadouro de Carnide, Lisboa)

5 avr. 2009

Maudit sois tu

Ez3kiel, Naphtaline, "Léopoldine"
Monté par la peur, dans le crâne dort un saule qui n'en finit plus de pleurer.
Car dans la maison lugubre un chat va et vient sans cesse, des fantômes apeurés
un loup une cage d'escalier un escargot
en colimaçon. Des nuées, ça suffit. Brise la peine du verre qui est en toi dit la murmurante éprouvette. A la guerre comme à la guerre renvoie le coche
soupirant des ombres et des nuits passent
et rien n'échoue que la glace des pelles des gâteaux des râteaux.
N'anime que la joue, ne bruisse pas, mais souffle, il ne s'en prendra qu'à toi, ne crains rien, dors petit chat, ne ris plus il est trop tôt. Maintenant je sors de la maison, il ne reste plus que l
a vie des murmures
je l'ai déjà dit mais calme vague l'océan m'a soufflé, je cours jusqu'à l'aube des remords confits. Embrasse-moi et viens, suis nos pas, caresse les flots de ta main gauche et apaise ma nuque s'il le faut.
Le loup reviens du passé, il n'est jamais guéri, il revient, il est là. Le loup se lèche lampe la lumineuse léthargie de nos corps. Le loup s'arrête. Le loup. Croque un bout du dortoir les enfants font semblant de dormir, la nuit est là, mais le jour aussi, les deux se fondent, le bruit de la dactylo les surprend la dactylo n'épuise pas son répertoire à deux mains, s'il le faut, elle a des tours de passe-passe dans son sac à malice, des enrobés, des violets, des arpentus, des tous doux, elle la dactylo
veut
sait
pense
qu'il faut les manger mais le loup dans sa cage
pleure comme le saule de ma tête et déjà ce n'est plus.
Ni le jour ni la nuit juste la tempête qui revient, insatiable, les cuisses de grenouilles moisies et les gens au teint vert, les huées de noisettes qui pullulent ma peau.

Se réveiller à 13h46

Fermer les yeux.
Se blottir nue sous la couette.
Ne pas avoir envie de se démaquiller.
Jeter les anneaux, tirer si fort qu'on s'en déchire une oreille, le sac, les fringues, tout ce qui traîne
sur le lit.
Monter les escaliers en titubant, ah oui c'est vrai, d'abord s'affaler devant la porte de l'immeuble, tombée du vélo en essayant de le faire rentrer en même temps que moi dans l'encadrure, visant la cour comme objectif, la porte est lourde, lourde, et le vélo, bim.
ah non, même pas, ce soir là, pas même eu le temps de faire le code, ou peut-être seulement essayé mais, l'échec constaté, s'asseoir sur la marche, à moitié recouverte par une roue de vélo, en mâchant un croissant bio. même pas bon.
Cracher les bouchées sur le trottoir.
Décider que oui on a le droit d'acheter un croissant bio, même à 6h, quand la porte de la boulangerie est déjà ouverte mais que troquer par la fenêtre c'est quand même largement plus marrant.
Pédaler, un peu pas trop car par flegme prendre le métro, le premier, pour faire 3 stations et éviter de se ramasser 6 ou 7 fois en chemin et s'éviter la côte énooorme tout du long.
3 stations de métro qui montent à vélo c'est beaucoup trop ?
Décider qu'un dernier verre de vodka pour la route c'est toujours bon surtout pour les morceaux de fraise.
Ecouter les ptits oiseaux la rue déserte les premiers gémissements urbains, l'heure bleue du matin qui se profile.
Rencontrer un autre orgeuil et jouer avec, un orgeuil flatteur aux yeux de faon avec de la braise aussi un peu dedans tellement que ça faisait mal de le regarder.
Parler avec Roberto, qui explique si bien comment poser le préservatif féminin et qui vante les mérites du gel lubrifiant, avec un homme cagoulé à la crête synthétique qui regrette les années 90, avec un vendeur de sushi de miami à l'accent espagnol, une photographe lesbienne qui demande l'autorisation de prendre en photo parce qu'elle est timide, avec une nana qui regrette de n'avoir saisi sa chance avec la masseuse qui embrasse déjà une autre demoiselle, avec celui qui m'a fait un superbe A de anarchie sur la main gauche et qui déteste la vie de couple, avec Pascal le photographe aux pieds nus qui a son book à 50 euros dans la poche et qui a arpenté le désert mauritanien, avec une fille qui trouve que pas d'eau dans le lavabo, tout de même, au sortir des toilettes, dans un squatt en plus, ça craint ...
Apprécier la vodka fraîche et au milieu une coupe de champagne.
Se dire que d'être restée si longtemps sans faire la fête ça craint, même si on a toutes les bonnes raisons du monde : boire fait grossir, le resto ça fatigue, surtout quand on en sort à 2h tous les vendredi et samedi et qu'on a les jambes en coton, que se réveiller tôt le dimanche matin, c'est formidable n'est-ce pas, que dans paris, aller en club et boire toute la nuit c'est quand même un budget et qu'en plus, jusqu'à ce soir, on constatait avec tristesse le dépérissement de la nuit parisienne, que finalement on se fait vieille ...
Prendre le vélo et filer rejoindre les reines de la nuit punk-paillettes de paris.
Avoir des options soirées et se tâter pour enfin se décider.
Se sentir dispos à 2h30, après 8h30 de boulot non stop et 20 euros de pourboire.
Sourire parce qu'enfin c'est fini.

4 avr. 2009

Helen Zahavi, Dirty week-end

KUKL, The Eye, "Perku"

Soudain il se leva en chancelant. Il n'avait pas un très bon équilibre. Il n'avait pas l'air d'un homme équilibré.
- Le thé est prêt.
Elle le suivit dans la kitchenette. Il n'avait aucun placard, juste des étagères où s'empilaient des paquets de riz et des tomates en conserves. Elle jeta un coup d'oeil au le lino vert foncé sur le sol de la cuisine. Voilà une éternité qu'elle n'avait pas vu de lino. Même son médecin avait fait enlever le sien. Il éteignit le gaz, souleva le couvercle du samovar et laissa la vapeur s'échapper en volutes. Il se servait de sa main gauche. La droite était un moignon atrophié recouvert de chair cicatricielle.